Li coirnêye del sociolinwyince.

Quelques chiffres et opinions sur la pratique et l'avenir du wallon.

dierin rapontiaedje - last update: 2004-11-27.

 Dressêye:

 


Li studiaedje do walon pås linwincieus almands et l' imperialisse almand (1870-1945).

Les études (de chercheurs allemands) sur le wallon et l' imérialisme allemand.

 

So "Viker":

Le projet des allemands était de créer un "dietsland" regroupant toute cette zone (le Nord de la France et la Belgique) avec interdiction du français au profit du wallon. Dans mon souvenir, je crois même qu'il était question, pour la Flandre, d'interdire le néerlandais qui aurait été remplacé par l'allemand.

Response:

Les linwincieus almands ont stî les prumîs a studyî l' walon. Li prumî a-z aveur sicrît ene sacwè sol walon est èn Almand (dji n' ritoume nén so s' no): "Die Mundart von Namur". Do côp après, Von Warburg a adjinçné si nouzome "Franzözische Etimologische Wörtenbuch", co asteure li Bibe des romanisses, ki studeye tos les lingaedjes romans di l' ancyinne Gåle.

Les politikîs, a pårti d' Bismarck, s' ont rsievou des dnêyes des sincieus po stitchî dins l' tiesse des djins d' avår la (Almands, mins minme les Flaminds) kel walon esteut on pårler foirt djermanike. Did la, li rcweraedje d' etimolodjeyes tîxhones, foirt al môde. Haust lu-minme s' î a epîté dipus d' on côp.

El guere di 1914, les prumirès årmêyes almandes avancént avou des djins ki djåzént bén walon (c' est dins Calozet: "Li bracnî". C' esteut motoit bén des "Almands" del Prûsse walone, k' aléve divni "les Redîmés payis").

Did la, après les deus gueres, l' araedjiveusté d' onk come Lucyin Linåd po rdire tofer kel walon esteut roman.

Dji n' a nén les pinses k' i gn åye yeu des waloneus ki s' î ont leyî prinde (fé avou ls Almands, avou l' idêye ki ces-cial sotnèt l' lingaedje walon), a pårt, motoit, li cas da Djan de Lathuy, mins ci n' est nén si simpe ki ça.

Kécfeye eto, les waloneus ont yeu sogne, après l' guere, di disfinde li walon come on lingaedje ki pôreut riprinde en miete di terén å francès. C' est tins les anêyes 1945-1960 ki l' walon a stî abandné podbon come lingaedje del mame a ses påpåds.


Petite observation réalisée sur 36 personnes venues se recueillir sur la dépouille de mon père à Libramont, le dimanche 17 & lundi 18 novembre 2002. Attitude devant la wallo-locution soit dans la chambre mortuaire, soit en prenant un café, en présence d'utilisateurs habituels du wallon et de non-utilisateurs.

Pitit rcweraedje fwait so les djins k' ont vnou dire leu tchaplet po nosse pere, al moirtuwåre a Libråmont, e moes d' nôvimbe 2002, soeye-t i el plaece do moirt, soeye-t i dins l' tchambe a costé, tot boevant ene djate di cafè, divant des djins ki cåzèt todi walon (mi), et ds ôtes (mi soû).

 

Total

hommes, moins de 50 ans

femmes moins de 50 ans

hommes plus de 50 ans

femmes plus de 50 ans

Mal à l'aise quand on leur parle wallon. / må a leu-z åjhe cwand on djåze walon

3

(1)

(1)

-

(1)

A l'aise devant la wallo-locution, mais ne parlent pas. / a leu-z åjhe, mins n' cåzèt nén on mot.

16

(4)

(9)

-

(4)

Quelques bribes de phrases en wallon. / metèt cobén ene fråze e walon dins leu cåzaedje.

10

(6)

(1)

(1)

(1)

Conversation entièrement en wallon (avec moi). Divizèt pår e walon (avou mi).

7

(2)

-

(2)

(3)

Total / Eshonne

36

11

13

3

9

 

Eshonne

omes pus djonnes ki 50 ans

femes pus djonnes ki 50 ans

omes pus vîs k' 50 ans

femes pus viyes ki 50 ans

 

Remarques. Sacwantès rilvêyes:

L'attitude de malaise devant la wallo-locution est assez rare dans le milieu enquêté. Le rejet y est actuellement inexistant.

Les plus jeunes locuteurs chevronnés du wallon ont entre 30 et 40 ans, et sont de sexe masculin. Les seules femmes sachant parler couramment ont plus de 70 ans.

Chez les hommes, une grande proportion de moins de 50 ans mélangent le wallon et le français, avec une proportion variable. Les plus "wallonophones" passeront au wallon (qu'ils maîtrisent), quand ils y sont poussés par l'interlocuteur, mais glisseront à nouveau vers le français soit lors de changement de sujet de conversation, soit en présence d'une tierce personne.

Chez les femmes, la coupure entre un stade de locutrice habituelle et un stade de "pas un mot" s'est fait abruptement. Ceci correspond aux conséquences de la "culture linguistique" des années 1930-1960, qui était: le wallon, pour les hommes ruraux O.K., c'est viril; mais pour les femmes, non, c'est grossier.


Lucien Mahin, li 10 di fevrî 2002. Gråces a Brijite po-z aveur rashî les nos des djins k' estént la.


Quand les langues s'en mêlent.

Pratiques et représentations linguistiques dans le village de Beho.

Unilingues francophones: 39,39%.

Bilingues: français-luxembourgeois: 9,7%; français-Wallon: 14,18%; français-allemand: 4,99%; français-divers: 3,19%.

Trilingues: fr.-luxembourgeois-allemand: 24,1%; fr.-luxembourgeois-wallon: 0,7%.

Quadrilingues: (fr.-luxembourgeois-allemand-wallon): 4,99%.

 Autres: 1,77%.


divins: LECLERCQ, Daphné. Licence en romane, UCL, 1999, p. 29; Tome de 83 p. (+ annexe). Gråces a Michel Francard di m' aveur avoyî ces chifes la.


Enquête auprès des jeunes.

Bases:

1. Enquête du Centre liégeois de l'opinion (Université de Liège), n=1000 jeunes, année 1989.

2. Enquête Université Catholique de Louvain (UCL) 1990; n=100 rhétoriciens.

3. Enquêtes UCL 1988 et 1991 sur l'ensemble des étudiants de 1e candidature en philologie romane.

Quelques chiffres-clés

Commentaires des enquêtes par M. Francard, professeur de linguistique à l'UCL.


Source: Le wallon fait de la résistance, Sophie Klein, Le vif / l'express 7-1-1994; Emission " Le chant du Coq " J-Heck, août 1996; Colloque U.C.W sur la planification linguistique, Charleroi, 23-3-96.

Contact: M. Francard

 

 


Enquêtes population des villages.

Enquêtes de Neerheylissem, de Purnode, de Lutrebois. Ces enquêtes sont anciennes et nous ne disposons pas des chiffres.

Responda d' Nûviè, sol ban d' Libråmont, 1986 (Commune de Libramont, sud-wallon).

Base

n= 150, dont 84 avec un test de connaissance

Quelques chiffres-clés.

Commentaires de R. Mouzon, initiateur du walon e scole dans la province du Luxembourg.

Avant 1914, tout le monde parlait wallon à tout le monde. Entre les deux guerres, le français s'est introduit dans un nombre croissant de familles. Certains parents continuent à parler wallon mais éduquent leurs enfants en français. Ceux-ci, qui ne poursuivent qu'exceptionnellement des études après 14 ans, et s'installent majoritairement au village, récupèrent rapidement leur retard. On passe donc de l'unilinguisme ou bilinguisme F / W. Depuis 1940, le wallon régresse pour s'orienter vers une situation unilingue française.

Le wallon ne peut survivre qu'en tant que langue vivante. La francisation (li rfrancijhaedje) est un phénomène puissant au niveau du locuteur de base qu'il faut accepter.

Note do waiburlin: Il faut aussi accepter la tendance inverse, observée chez les jeunes, actifs de la wallonophonie ou non, li rwalonijhaedje comprenant:

1. l'emprunt de mots jugés plus wallons aux zones voisines, l' acmaxhaedje des walons;

2. les hypercorrectismes, les sorwalondes

3. l'emploi de vocabulaire wallon néoformés pour parler des technologies modernes les noûmots. Vous en avez déjà découvert tout au long de ces pages.


Source: E. Marckx étude sociolinguistique de la vitalité du dialecte wallon a Neuvillers (Ne 33), mémoire, Rijksuniversiteit Antwerpen, 1987. Résumé Dialectes de Wallonie, 16, 1988, 33-43, et " A Neuvillers, on parle wallon depuis 700 ans ", in :Neuvillers 1290-1990, mélanges d'histoire.

 

 


Recensements généraux du Royaume.

C'est le Royaume de Belgique qui, le premier de tous les états modernes, posa la question des langues lors des recensements périodiques, et ceci dès 1842. La question est " quelle est votre langue habituelle ? ". Mais dès 1866, et en 1880, 1890, 1900, 1910, 1920, 1930, 1947, on ne s'informa que sur les " langues nationales ", français, flamand, allemand. Les recenseurs ont l'ordre d'assimiler les langues régionales à la langue littéraire du même groupe. A maintes reprises, des organismes scientifiques et politiques wallons ont demandé qu'on tînt compte de la connaissance des langues régionale (Ann.Soc.Litt.Wall, 24, 1911 p.84-89, 28, 1920 p. 73-90) Le Ministère de l'Intérieur n'a jamais voulu accéder à ces requêtes.

Cette attitude s'explique par l'arrière-combat politique concernant la frontière linguistique (Flamands vs Wallons) et l'attitude d'occultation de la langue Wallonne par l'élite francophone belge (d'origine diverse: Wallons et Flamands francisés, immigrés européens de classes sociales élevées). Par contre, a Malmedy (sous domination prussienne jusqu'en 1918), les statistiques allemandes distinguent les habitants parlant wallon de ceux parlant français. (Chiffres ?)

Il a existé une tendance de certains scientifiques allemands à reconnaître dans le wallon une langue très différente du français. Cette donnée a-t-elle été un handicap pour la reconnaissance interne de l'originalité de la langue wallonne (par rejet de tous les concepts allemands, comme étant a visée purement impérialiste) ? En 1914, de nombreux soldats de l'armée allemande d'invasion parlaient wallon.


Source: Elisée Legros La frontière des dialectes romans en Belgique, Vaillant-Carmanne, Liège, 1948, disponible à la Société de Langue et Littérature Wallonnes. L'oeuvre de Elisée Legros a fait l'objet d'un ouvrage de la série " Mémoire wallonne " (1996)

 


Enquête J. M. Remouchamps 1920

Le Gouvernement belge, malgré les pressantes invitations qu'il a reçues à ce sujet s'est toujours refusé à tenir compte du wallon dans le recensement décennal des langues parlées en Belgique. Les instructions administratives ordonnent aux agents recenseurs d'assimiler le wallon au français.

A défaut de statistiques officielles, nous possédons celles qu'a établies J. M. REMOUCHAMPS à la suite d'une enquête qu'il a faite en décembre 1920. Dans l'ensemble de la Wallonie, sur 1444 administrations communales consultées, près de 900 ont répondu au questionnaire qui leur avait été adressé. Il résulte de ces réponses que, sur 100 communes, il y en a 73 % où plus de 90% de la population se sert de préférence du wallon; 18 où cette proportion va de 50 à 90%; une où elle est de 25 à 50%, et 8 seulement où elle est inférieure à 25%.

D'autre part, sur 100 conseils communaux wallons, il n'y en a que 48 où l'on parle exclusivement le français; le wallon est utilisé dans 56 conseils, à savoir : concurremment avec le français, dans 33; comme unique langue de discussion, dans 23.

Ces chiffres témoignent assurément d'une vitalité singulière. Toutefois, le parler des ancêtres soutient une lutte inégale contre le français, qui a de puissants alliés : les facilités de communication, la presse, l'enseignement, enfin le développement industriel qui modifie les anciennes formes du travail humain en supprimant les métiers et les outils traditionnels. Dans beaucoup de familles d'ouvriers et de paysans, la mode s'introduit de parler français aux enfants. Que les utilitaires s'en réjouissent ou que d'autres le déplorent pour des raisons sentimentales, on constate que le wallon se francise peu à peu, s'anémie et périclite. D'aucuns cependant, plus optimistes, voient dans cette transformation, non une maladie ou un dépérissement, mais une évolution normale, une adaptation nécessaire.


Source: Jean Haust, divins: Dictionnaire liégeois, Vaillant-Carmanne, 1933

Ce livre est disponible al Lîvrîye ancyène " Au vieux quartier " (Namur)

 


Enquête d' Emile Meurice, 1996

Emile Meurice, k' oûveûre voltî tot seû, a dnè a 584 djônes di Lîdje dî spots ou mots èt lzî dmander s' i les comprindît

Nos n' polans nin chal mète èn ètîr tos lès rèzultats. Mins ènn a kékonk ki dnèt a tûzer. Insi on s' aparçût ki 10 % dès djônes comprindèt co fwért bin çou k' on lzî lét èt 30 % dpus comprindèt puss k' a dmèy. Çou ki dvreût dner dè corèdje ås cis ki dhèt voltî ki lès djônes d' oûy ni comprindèt pus l' walon

Come èl sicrît l' ôteûr :

Il apparaît donc que la compréhension du wallon par le tout-venant des jeunes d'environ 20 ans fréquentant l'enseignement de la région liégeoise est d'un niveau nettement supérieur à l'opinion commune.

On veût ossi k' les båcèles ni knohèt nin mons k' lès valèts, çou k è-st ine ôte bone surprîse:

Contrairement à l'attente, on a trouvé que la moyenne des cotes des filles moyenne = 5.96) est un peu supérieure à celle des garçons (moyenne = 5.72). Mais la dispersion des cotes diffère: elle est plus étalée chez les filles, où il y a proportionnellement plus de cotes faibles mais aussi plus de cotes élevées

Come on s' ènnè polève doter, lès rèzultats sont bin mèyeûs po lz èfants dès farmiles la k' on djåse co l' walon. Mins la k' on n' djåse ki l' francès i n a co tolminme 36 % d' rèzultats bons a fwèrt bon, çou k èst-a pô près l' minme divin lès familes avou on parint mnou d' l' ètrindjîr, çou k' l' ôteûr troûve on pô èwarant. Min ni di-st on nin sovint ki l' walon fêt dè bin po l' intègråcion dès îmigrès ?

Al fin li difèrince èst grande inte lès èfants dèl vèye ou dèl campagne. Come nos scriyéve, Emile Meurice :

On pouvait s'y attendre. Mais il y a là un fait dont on devrait beaucoup mieux tenir compte. C'est là que se trouve encore le réservoir vivant du wallon

Po fini, lès èfants polît mète on ptit mot so çou k' tûzît. Enn a 86 k' ènn ont profitè èt 40 ont dnè dès avis fwèrt ècorèdjants.

C'est sympathique, agréable, le wallon est notre patrimoine, il faut le préserver ; On devrait donner des cours de wallon.

Et ènn a k' 9 so 584 k' ont trovè k' çoula èsteût ridicule, dèpassè.

Enn a minme onk ki n' a trovè nou bê mot assez è francès èt k' a scrît "c' est bièsse !"

Vola in ovrèdje ki mosteûre li vôye po dîre li vrèy èt c' e-st ècorèdjant. Lèyans l' mot dèl fin a l' ôteûr :

8 % s'intéressent au wallon activement (même parmi ceux qui ne le comprennent plus guère). Je crois que c'est un phénomène nouveau qui était moindre il y a 10-20 ans.


Emile Meurice, "La compréhension du wallon en Wallonie", Actes du 20e colloque international de linguistique fonctionnelle, Liège, Belgique, 13-19 juillet 1995, Cahiers de l'Institut de linguistique, Louvain-la-Neuve, 1996-1997; racourti dins Djåzans walon setimbe 97.


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