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dernière mise à jour last update: 2005-01-06.
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15-05-2004 : La partie wallonne a passé le cap des 2.000 articles, et a été acceptée sur le serveur central, ce qui permet de mettre en rapport les contributions wallonnes avec celles des autres langues, et vice versa.
Vous pouvez contribuer à enrichir le Wikipédia wallon. Il suffit d'écrire sur un sujet donné, en wallon, directement sur le serveur. Utilisez n'importe quelle orthographe, ou système de notation du wallon, même personnel: le correcteur automatique intégrera votre texte dans le projet de wallon unifié utilisé.
16-11-2005 : L'encyclopédie Wikipédia en wallon (http://wa.wikipedia.org/) a dépassé le cap des 6000 entrées. Ce travail dantesque (ene ovraedje di nûton), initié par Pablo Sarachaga et Lucyin Mahin, de l' ASBL Li Rantoele, comprend une partie dictionnaire et une partie encyclopédique. Tout quiconque connaît un peu de wallon peut rajouter des articles sur des sujets qui l'intéressent. L'orthographe est normalisée automatiquement, comme en français et en anglais.
(tiré de Walo + gazete, n° 27, Ivier 2005)
Li Rantoele au Cabinet de la Ministre de la Culture:
Extraits du compte-rendu de la réunion
Nous avons exposé la naissance et la croissance du wallon unifié. C'est un projet vieux de près de 15 ans, et qui a un remarquable développement (plus de 1.500.000 mots en rfondou walon actuellement sur la "Toile"), malgré la quasi absence de moyens officiels qui lui sont alloués. C'est actuellement le seul projet d'écriture commune présenté comme tel à l'échelle de la Wallonie linguistique tout entière. Notons qu'il ne concerne pas l'expression orale, où tous les accents actuels de la langue peuvent être conservés.
Nous avons expliqué notre étonnement face à l'attitude du Conseil Régional des Langues Endogènes (réunion avec notre ASBL du 20-11-2002) de n'aider que les publications wallonnes écrites en Feller. L'écriture en transcription Feller est remarquablement efficace pour la conservation du patrimoine langagier wallon. Néanmoins, elle empêche le développement et l'utilisation moderne du wallon, entre autres par le nombre infini de formes orthograhiques (une "langue" par village), et son refus de la néologie (seules les formes "attestées" sont "vraies"). Or, la diffusion (la seule voie de survie) d'une langue au 21e siècle ne pourra se faire sans une forme écrite commune.
La forme écrite commune du wallon est aussi la seule voie pour donner accès aux trésors de notre langue aux familles étrangères récemment implantées en Wallonie, et qui bénéficient beaucoup moins que leurs ainés d'origine alsacienne (1870), flamande (1900) ou italienne (1945) du support oral, à cause des profondes transformations de la société. Ces populations, ainsi que les Wallons très "mobiles", sont laissées pour compte par la politique linguistique officielle actuelle concernant les langues régionales. Ceci peut être analysé comme un frein à l'intégration, avec un risque ultérieur de racisme, à l'heure du réveil générallisé des identités culturelles, et sutout si l'on tient compte de l'importance démographique de ces populations dans la Wallonie de demain.
Nous avons constaté ensemble, à la lecture des textes statutaires, que le développement de la langue wallonne est aussi une des fonctions du CRLE, pas seulement sa "muséification", fût-ce sous une forme créative comme la littérature. L'utilisation moderne de la langue s'entend dans la communication (journalisme écrit, signalisation routière), l'enseignement (au moins celui du wallon lui-même), la législation (au moins pour les textes qui concernent la langue), les applications commerciales (publicité, étiquetage, information technique, au moins pour les produits typiquement wallons), etc. Depuis sa création, le CRLE n'a, à notre connaissance, jamais agi dans aucun de ces domaines.
Djåzer walon po disfinde li walon ?
Défendre le wallon en wallon ?
Le forum "Toudi" (http://forum.toudi.org/) a récemment ouvert un sujet avec comme thème : le wallon, langue ou dialecte ?
Au cours des débats, on s'est demandé s'il était efficace de défendre la langue wallonne en la parlant systématiquement dans les réunions. José Fontaine, le principal animateur de "Toudi", et d'autres, se disent parfois dérangés par la façon dont les défenseurs du wallon s'y prennent, en s'exprimant continuellement en wallon. José Fontaine :
"Je voudrais dire à tous les défenseurs du wallon qu'il y a dans la défense d'une langue quelque chose de totalitaire car une langue, elle est là constamment. Cela m'a impressionné lors du colloque de Mons avec Fadila Laanan. Il était sans doute intéressant de faire valoir la question du wallon mais la nature même de ce combat est telle que finalement on n'entend plus QUE cela. De sorte que les autres préoccupations s'évanouissent comme par exemple la manière institutionnelle de faire valoir la culture wallonne en général dont la pratique du wallon n'est qu'un aspect.
Le wallon ne sera défendu que s'il l'est avec bien autre chose. Et je raisonnerais de la même façon avec la Wallonie toute entière elle-même."
Lucyin Mahin a répondu sur la liste de conversation "Viker" (http://users.skynet.be/bs302306/viker). Lucyin Mahin:
Fåt i djåzer walon po disfinde li walon ? (Faut-il défendre le wallon en wallon ?)
Les défenseurs du wallon sont pris entre deux feux :
Défendre le wallon en français, on l'a fait depuis 1900, entre autres à la SLLW et dans presque toutes les sociétés d'écrivains wallons sauf la WASAB. Cela a conduit à utiliser le français entre défenseurs du wallon, pour parler de tout, donc :
* empêcher l'échange de vocabulaire entre régions, la pierre angulaire de l'unification de la langue.
* empêcher la langue de se créer tous les néologismes (parfois de simples "ratourneures" anciennes réutilisées) pour se frayer un chemin dans la modernité.
Mais, d'un autre côté, utiliser continuellement le wallon empêche l'adhésion de tous ceux qui "ont honte" de mal le parler.
Récemment, Emile Gilliard a fustigé ceux qui parlent "mal" wallon : les chanteurs (sans le citer : William Dunker, mais l'allusion était claire), les speakers aux émissions wallonnes. Mais, pour (ré)apprendre à parler une langue, il faut d'abord mal la parler. Et être encouragé à ce stade, et non blâmé, pour persévérer et s'améliorer. Nous sommes tous passés par là dans la première phase de réappropriation du wallon.
L'épée de Damoclès instaurée par la SLLW consiste à exiger qu'on parle un wallon "vrai" ou "authentique". Un wallon "authentique", le mot revient plus de 5 fois dans le discours qu'Emile Gilliard a prononcé à la rentrée des cours de wallon de la ville de Liège, publié en français dans "Walo + gazete", en wallon dans "Djåzans walon" fin 2004.
Qu'est-ce qu'un wallon "vrai" ou "authentique" ?
Emile Gilliard avait déjà développé ce concept à Charleroi au colloque sur les langues d'oïl en 1997. Pour lui, le wallon "authentique" n'est PAS :
1. la langue écrite des auteurs du 19e et début du 20e siècle, considérés comme des citadins francisés ayant oublié le wallon.
2. La langue utilisée par les "raprindisses" nés après 1950, parce qu'ils n'ont pas baigné dans le wallon quand ils étaient petits.
3. La langue utilisée par les tenants de l'unification, parce que... ils ont tout faux, tout simplement.
Dans l'esprit des tenants du dogme du "wallon vrai", l'authenticité consiste à reproduire, à l'écrit, l'accent d'un coin de la Wallonie en 1935. A l'écrit et en 1935, parce que tous les mots utilisés peuvent être vérifiés selon les données de l'Atlas Linguistique de Wallonie.
Ce wallon vrai n'est pratiquement pas utilisé à l'oral en public, puisque il est improbable d'avoir un auditoire qui soit du même village que l'orateur et qui ait entendu le même wallon entre 1935 et 1950. Dès lors, on s'adresse aux auditeurs en français po n' nén copiter leu walon.
Cette doctrine a fonctionné à merveille pendant 100 ans, probablement à cause du complexe des waloneus a oser parler wallon. Le plus grand poète wallon, Jean Guillaume, ne savait (n'osait) pas dire une seule phrase en wallon à une émission radio. Albert Maquet, autre poète "hors concours", appelé au téléphone pour commander son livre "Calipso", ne peut pas répondre une seule phrase en wallon, même si l'interlocuteur au bout du fil insiste et parle avec le même accent.
La solution préconisée par Emile Gilliard est d'aller à la rencontre de "vrais Wallons", qui parlent encore la langue naturelle, et d'apprendre par eux.
Cette solution ne marche pas. Je l'ai essayée personnellement en faisant cohabiter mon fils à partir de 16 ans avec ma mère, qui est une locutrice native qui parle un wallon "authentique" selon les critères ci-dessus. Les conversations suivies entre les deux se sont faites d'emblée en français. Mon fils, qui avait un bagage wallon théorique et pratique non négligeable à 16 ans (acquis avec moi à l'étranger) n'a aucunement progressé au niveau conversation courante.
Pourquoi ? Parce que les locuteurs du "vrai" wallon ont encore plus de honte que les poètes dont nous parlions ci-dessus à utiliser leur langue maternelle avec des jeunes, ou des étrangers. Parce qu'aucun signal social ne leur est parvenu comme quoi cette langue allait avoir une place dans la société wallonne. Pour eux, le wallon reste un "patois", à éviter devant les enfants.
Or, les exemples de réussite de "reversing language shift" (réhabilitation de langues en voie de disparition) ont bien montré que pour convaincre les locuteurs traditionnels de réutiliser la langue, il faut qu'ils voient une FORME NOBLE SUPRADIALECTALE ECRITE devant leurs yeux.
Le seul projet actuel bien développé de cette forme noble supradialectale écrite est celui appelé "rifondou walon" ou "wallon unifié". Il a été développé conjointement entre l'UCW (cautionnée par l'assemblée de Charleroi en 1996) et l'ASBL "Li Ranteule". Celle-ci est la seule qui reste active dans ce domaine actuellement, notamment via l'encyclopédie Wikipédia wallonne (http://wa.wikipedia.org/)
La gageure est de convaincre de nouveaux utilisateurs du wallon à se servir de la langue unifiée pour leur contacts écrits, et pour se réapproprier une forme orale. Pour cela, il faut une alchimie faite de :
1. l'acceptation de tous les niveaux d'intérêt pour la langue, et de tous les niveaux de locutions, à partir du plus francisé.
2. l'idée que la langue doit servir à quelque chose. Ce quelque chose, c'est des écrits administratifs, culturels... où le scripteur acquiert la SÉCURITÉ ORTHOGRAPHIQUE par l'utilisation des formes normalisées disponibles dans les dictionnaires en ligne (http://moti.walon.org/). Ainsi, le scripteur n'est plus en position d'infériorité où on le corrige pour la graphie des mots. Bon, il reste le gros morceau du style, de la grammaire, et de l'usage, mais cela, c'est justement le rôle de l'enseignement du wallon.
3. l'idée que a langue wallonne est UNE et INDIVISIBLE (de Soignie et Couvin à Malmedy, de Rixensart à Bouillon et Léglise), et que les différences sont dues à des ACCENTS. Comme les accents différents entre les français de Marseille, de Lille, Dakar ou Montréal. C'est plus loin que de Namur à Liège, mais la langue française a été normalisée il y a plus de 400 ans !
4. l'idée que le wallon ne sera défendable que s'il sert à quelque chose hors du champs culturel strict. Si on demande quelque part une connaissance, même minime, du wallon pour avoir un job (région wallonne, entreprises wallonnes, communes, provinces) ou un marché (client par rapport à un fournisseur, projets financés avec l'argent des Wallons), toute la mécanique sera stimulée :
* les cours de wallon seront demandés par les chercheurs de job.
* les étrangers pourront l'apprendre (c'est possible seulement sous une forme normalisée, comme l'exemple de Pablo Sarachaga et Georges Sfasie l'ont montré).
* la stimulation de la recherche néologique (en "déterrant" d'abord tout le vocabulaire existant et inutilisé, qui peut servir de base pour l'extension de sens).
* la création d'unités économiques autonomes qui vivent de la langue wallonne (bureaux de traduction).
Vola, mes binamêyès djins, çou k' i fåt dire a Tibî Meyî [à tout un chacun].
Lucien Mahin, 07-01-2005.
Reyaccions e francès.
Je ne suis pas du tout d'accord pour dire que la defense de la langue wallonne ne doit venir qu'après; elle doit se faire en même temps, la postposer reviens, en fait, à vouloir la mort de la langue.
Et je suis triste de lire certaines prises de position, d'autant plus incomprehensibles pour moi que justemment la defense du wallon n'entrave en rien l'avancement de la cause politique wallonne (et encore moins sa cause culturelle), car il est tout simplement impossible de convoir un projet où la langue wallonne serait présente sans la Wallonie, alors que, malheureusement, il est tout à fait concevable de créer un projet politique wallon qui ignore complètement la première langue propre du pays.
Sinon, suivant la même logique, on peut aussi arguer que le manifeste pour la culture wallonne doive être mis en sourdine, car la visibilité politique est plus importante, et ne plus faire de reveindications culturelles tant que la Wallonie n'aura pas son drapeau au conseil de l'Europe; ou encore, d'autres diront, la visibilité de la Wallonie doit être mise en veilleuse, car la visibilité de la Belgique francophone est plus importante.
Je ne suis pas non plus d'accord avec l'accusation de "totalitarisme" faite à ceux qui utilisent le wallon pour communiquer. C'est une erreur énorme que de dire cela, car c'est faux, le wallon ne peut matériellement pas être "totalitaire". Pour cela il faudrait avoir le contrôle total des structures de pouvoir, et être capable d'infliger des sanctions; on en est tout de même loin, non? le wallon n'est présent nulle part des ces structures, il n'est même pas reconnu comme existant.
Pablo Sarachaga, so "Toudi",
Cher Mr Mahin,
Enfin je suis d'accord avec vous , ce n'est pas en exigeant des autres la compréhension de la langue wallonne que nous arriverons à la RE=INTRERGRE dans la société , je crois qu'il faut y aller doucement et sans heurts , les enfants sont réceptifs , j'en atteste.
Avec l'accord de l'échevin de la culture, nous avons décidé de faire , justement un grand prix ""mémé loubard "" de la nouvelles chanson wallonne pour deux catégories "les juniors de 12à 18 ans et la jeunesse un peu plus "créatrice "peut etre, de 18 à 25 ans
Il y a des voix formidable chez nous , aidons la jeunesse à se découvrir, en lui laissant la parole "en wallon "bien sur. Je vais en faire part à la Fédération .
Vous êtes le premier à qui j'en parle
Il y aura des prix d'encourragement pour le développement de la langue par cette jeunesse qui ne demande qu'a s'exprimer
Claudine Mahy, so "Viker".
Binamé Lucyin
Dji sus bén d'accoird aveu tou çu ki vos scrivé là.
En particulier j'ai moi même la honte d'écrire en wallon parce que je fais trop de fautes.
C'est bien pour celà que j'ai écrit connecté un correcteur orthographique pour PC au dictionnaire que Pablo S a installé sur mon PC. [ Si j'écris en français maintenant c'est parce que sur mon nouveau PC je ne parviens plus à installer le dictionnaire de Pablo - alors que j'y parviens avec le dictionnaire de toutes les autres langues disponibles !]
Je continue à clamer avec véhémence que la disponibilité d'un tel correcteur orthographique [pour Windows] devrait promouvoir la lecture et l'écriture du wallon parmi les utilisateurs de PC qui sont -malheureusement - bien plus nombreux que les utilisateurs de Linux.
Je suis toujours disposé à diffuser (gratutement bien sûr) ce correcteur en attendant une solutionpour PC meilleure à laquelle Pablo pense depuis pal mal de temps et pour laquelle Pablo doit me contacter dès qu'il a besoin d'aide.
Francis Baudoux so "Viker".
Il me semble que l'attitude de beaucoup de gens vis à vis du wallon est dictée soit par l'ignorance : ils ne savent pas ce qu'est réellement le wallon, ils n'ont guère eu de contact avec lui, ils ignorent sa richesse, celle de sa littérature . Soit par préjugé, ils le connaissent mais en sont génés. Ils le pratique avec leurs proches mais ne le parlent pas à leurs enfants car cela fait "basse classe" "ouvrier", "paysan". Et des jeunes s'en détournent pour cette raison.(N: en Amérique du nord des jeunes francophones se détournent du français pour les mêmes raisons).
Je ne pense donc pas qu'il faille adopter un profil bas en ce qui concerne le wallon. La langue est belle, la littérature est riche et elle traduit le mieux notre état d'âme. Nous n'avons donc pas de complexe à avoir et nous devons continuer à réclamer nos droits linguistiques: ce n'est que justice élémentaire.
Po m' pårt c'èst çou k' dj' a todi fwait do tins ki dji m' bateu po l' walon.
Pixhî e l'ouy des waloneus, taper l' walon a rén, c' est taper e rén l' Walonreye. Il est timps del comprinde.
Jean-Pierre Dumont.
Quand on me dit que le wallon est difficile à apprendre, je crois que c'est une attitude déguisée de refus de la langue, le fameux complexe amour / haine non résolu, qui a été analysé par Jean-Pierre Hiernaux. On tue l'être aimé, puis on adore sa mommie, en guise de repentir.
Voici par exemple une traduction d'un psaume (j'espère que ce type de texte ne dérange pas vos sensibilités) réalisé par Georges Sfasie, dont je vous ai parlé hier, et qui est arrivé en Wallonie il y a deux ans sans connaître un mot de wallon. Il a peut-être un QI de 150, mais ça n'explique pas tout.
Ce qu'il faut essayer, stratégiquement, c' est de convaincre les Wallons qui défendent la Wallonie et qui sont allergiques à la défense de notre langue qu'ils DEVRAIENT connaître et utiliser un peu de wallon dans leur communication.
Que penseriez-vous de promoteurs de l'idée flamande en 1880 qui se seraient continuellement exprimés en français, en revendiquant plus d'indépendance pour la Flandre ?
C'est pår çou ki les "Walonreyeus" nén waloneus fwaiynut (c'est exactement le même comportement des pro-Wallonie non pro-langue wallonne).
Lucien Mahin, so "Toudi".
La langue gallèse est la langue indigène de la Haute-Bretagne , c'est-à-dire de la moitié est de la Bretagne . C'est une langue d'oïl comme le wallon .
Mais je souris en lisant votre association de la langue gaëlique à la Bretagne Beaucoup de gens font cette erreur , c'est très classique . Le gaëlique est un langue celtique , celle de l'Irlande puis de l'Ecosse également , depuis l'arrivée des scots chez les pictes ( la population pré-celtique d'Ecosse ) . Par conséquent , l'erreur qui consiste à supposer gaëliques les idiomes d'origine celtique d'Armorique et de Bretagne insulaire ( Pays de Galles ) est très fréquente . En fait , ces langues celtiques ne sont pas du tout gaëliques . Elles ont pour ancêtre la langue antique des celtes continentaux et des bretons insulaires . Hé oui , les bretons anciens (insulaires) parlaient la même langue celtique qu'en Armorique , en Belgique et ailleurs dans les Gaules , dans l'antiquité.
En son temps , Saint-Jérôme remarque judicieusement qu'on parle la même langue à Trèves chez les trévires qu'à Ancyre ( l'actuelle Ankarra) chez les galates . D'ailleurs vers le nord , l' usage de cette langue s'étend jusqu'au mur d'Hadrien . Au seuil de l'histoire , le celte gaëlique des scots irlandais était par contre , déjà très différent de la langue celtique pratiquée dans le vaste espace géographique celtophone européen.
Si l'Armorique résiduelle et la Bretagne insulaire résiduelle sont parvenues à conserver (partiellement) une langue d'origine celtique c'est parce que la société y est demeurée romaine , celto-romaine plus précisément. A l'époque où Clovis s'impose dans une grande partie des Gaules , Armorique et Bretagne (insulaire) résistent et constituent la Romanie occidentale , c'est-à-dire les derniers bastions occidentaux de l'empire romain de Contantinople.
La langue de Basse-Bretagne ( Breizh Izel ) est bien d'origine celtique mais elle n'est pas gaëlique. De nos jours elle est appelée "breizhoneg" c'est-à-dire "breton" . Pourtant il y a bien deux langues bretonnes , deux langues de la péninsule , d'origine tout-à-fait indigène , la celtique à l'ouest et la gallèse à l'est . Le qualifiquatif de "breton" a été donné à la seule langue celtique de la péninsule au XVIII ème siècle par des parisiens passionnés de celtitude. Antérieurement , la langue celtique était poutant appelé "troyen" depuis l'antiquité , par ses locuteurs et locutrices.L'appellation troyen indique bien que les pratiquants de la langue celtique était eux aussi d'excellents romains .Les différents n'ont toutefois pas manqué aux temps anciens entre les bagaudes armoricains et les esclavagistes de Rôme , par contre avec Constantinople les relations furent excellentes tant qu'il fut possible de les maintenir.
L'appellation "bretons" , elle , pourrait tout aussi légitimement être revendiquée par les belges que par les armoricains péninsulaires.
En effet , la celtisation de la grande île fut réalisée conjointement ou / et à tour de rôle par les belges et les armoricains . En dépit des fables qui évoquent un retour massif de bretons insulaires en Armorique , les mouvements de population importants n'ont eu lieu que du continent vers l'île de Bretagne pas en sens inverse. En pratique , si les armoricains péninsulaires sont devenus bretons c'est essentiellement parce que les francs mécontents des liens entre Armorique et Bretagne, ont de plus en plus donné le qualificatif de bretons aux armoricains , lesquels ont fini par l'adopter de manière très consensuelle, depuis fort longtemps . Depuis la croyance en une forte migration bretonne vers l'Armorique s'est historiquement renforcée en constatant un fait linguistique celtique devenu unique sur le continent , mais qui n'y était pourtant pas une nouveauté . Les récents travaux des archéologues infirment complètement la thèse d'une grande migration bretonne(insulaire) vers
l'Armorique. En fait les raisons du maintien de la langue celtique sont très simples . Là où les élites celto-romaines ont abandonné le bilinguisme latin-celtique (abandon du celtique) les langues romanes sont apparues comme résultats des échanges verbaux (difficiles au début) entre paysans et latinistes distingués . Pour des raisons essentiellement politiques et militaires les très romaines autorités d'Armorique et de Bretagne insulaire sauvèrent le troyen ( la langue celtique ) en lui faisant , vers la fin du Vème siècle , les honneurs de l'écriture réservés jusque là au latin et au grec. Cinq siècles plus tard les deux langues armoricaines , troyen ( la celtique ) et gallo ( la romane ) , formaient une véritable mosaïque linguistique . Autrement dit , il n'existait pas de zone linguistique . Elles ne se sont formées que peu à peu , au fil des siècles , au profit de l'idiome majoritaire , lequel n'était pas le même à l'est et à l'ouest
Toutefois , l'effet retour des "bretons" de Paris est très méprisant vis-à-vis de la langue gallèse . Il n'est pas rare que ces parisiens d'origine bretonne reviennent de Lutèce complètement celtomaniaques , voir néo-druidiques avec près de 2000 ans de décalage horaire. Dans ces cas là , ils ont la langue gallèse en horreur et s'emploient activement à implanter sa voisine celtique en zone gallèse . C'est dommage , parce que jusque là nous n'avons jamais eu en Bretagne les problème de langues qui opposent parfois wallons et flamands , mais à terme cela arrivera aussi en Bretagne . La culture gallèse résiste malgré tout à son remplacement et pour la langue gallèse
qui avait tendance à disparaître il en résulte un regain d'intérêt non négligeable .
Eul galo se r'chôme asteur , en Bertayn ! Cependant , la Belgique sait sûrement mieux défendre le wallon . Il y a une différence majeure . Contrairement à la Bretagne , la Belgique ne subit pas le pouvoir éradicadeur de langues minoritaires du central parisien uniformiste.
Les médias français ont facilement tendance à considérer les wallons comme des ...français et à laisser entendre que la Belgique va disparaître par inaptitude à l'inter-compréhension entre flamands et wallons . Mais en pratique nous constatons que la Belgique dure quand même et cela nous rassure , en Bretagne.
Amicalement"
[Ce message contenait initialement des pièces jointes]
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Message : 2
Date : Tue, 8 Feb 2005 15:17:19 +0100
De : Pablo Saratxaga <pablo@walon.org>
Objet : Re: Voci po vosse goviene
Bondjoû,
On Tue, Feb 08, 2005 at 10:33:07AM +0100, djozewal@swing.be wrote:
> Portez-vous bien vous aussi. Là , je réponds en français,
> mais j'ai bien compris votre texte écrit en wallon,
> comme vous avez compris le mien en gallo.
...
> C'est une langue d'oïl comme le wallon.
I gn a vormint des rshonnances, c' est l' veur;
on pout vey kékès mots so http://wa.wikipedia.org/wiki/Galo
> Mais je souris en lisant votre association de la langue gaëlique
Atincion k' e walon "gayel" c' est nén "gayelike";
"gayel" c' est, å sins lådje, po cåzer di tot çou k' est celtike,
et å sins stroet, po çou k' est (ou purade a stî) celtike amon
nozôtes, dj' ô bén, po "gålwès".
http://wa.wikipedia.org/wiki/Gayel
I gn a deus grandès familes di lingaedjes gayels,
les "Q-celtike" (pask' il ont wårdé l' son "K"), goydelikes
ou gayelikes (e francès, "gaëliques")
http://wa.wikipedia.org/wiki/Goydelike
emey zels i gn a l' irlandès, li gayelike d' Escôsse,
li gayelike di l' Iye di Man, eyet l' gålwès.
i gn a deus årtikes:
L' ôte grande famile, c' est les lingaedjes gayels "P-celtike"
(le ki l' son "K" a divnou "P") ou co britonikes.
emey zels li walès, lu burton, li cornike, li cumbrike eyet l' pictike
(ces deus dierins sont des moirts lingaedjes).
I gn a-st èn årtike sol walès
http://wa.wikipedia.org/wiki/Walès
> En fait , ces langues celtiques ne sont pas du tout gaëliques.
> Elles ont pour ancêtre la langue antique des celtes continentaux
>et des bretons insulaires . Hé oui , les bretons anciens (insulaires)
> parlaient la même langue celtique qu'en Armorique , en Belgique et
> ailleurs dans les Gaules , dans l'antiquité.
oyi; c' est pocwè li classifiaedje k' on fwait pa côps inte
lingaedjes gayels des iyes eyet gayel do continint n' a pont d' sins.
[foirt interessant tecse istorike; avou sacwantès informåcions ki
dji n' kinoxheut nén]
> Eul galo se r'chôme asteur , en Bertayn ! Cependant, la Belgique sait sûrement mieux défendre le wallon . Il y a une différence majeure . Contrairement à la Bretagne , la Belgique ne subit pas le pouvoir éradicadeur de langues minoritaires du central parisien uniformiste.
On voet todi pus vete li waide do vjhén.
Paski, veyou did ci, c' est l' situwåcion el France k' est meyeuse;
avou ene veyåvisté des lingaedjes do payis so des plakes di rowe,
dins les grandès voyes, k' on n' trove nén el Walonreye.